Bye Bye Facebook

Il est 6 heures du matin. Je me réveille et, comme d’habitude, à peine les yeux ouverts, je commence à consulter mes e-mails. Cinq courriels de Facebook ??? Mais…

Je n’ai pas ajouté une nouvelle adresse e-mail à mon compte. Mais…

Je n’ai pas demandé de changer mon mot de passe. Mais…

Je n’ai pas supprimé mon adresse e-mail principale. Mais…

Ce n’est pas moi !!!

Je clique sur le lien pour indiquer que ce n’est pas moi : Désolé, la page que vous essayez d’afficher n’existe plus.

On vient de pirater mon compte.

Et la double authentification alors ?? Elle sert à quoi ?

Pas de panique, il suffit de signaler cela au support Facebook. Tout sera réglé rapidement. C’est Meta quand même, une entreprise renommée qui a à cœur les milliards de comptes clients à qui elle siphonne les données depuis des années.

À ce jour, je n’ai toujours pas retrouvé mon compte, tout simplement parce qu’il est impossible de contacter ce p… de support de Meta. Il est inexistant. On se retrouve juste à tourner en rond avec des algorithmes conçus pour maintenir les utilisateurs dans un cercle vicieux. Il n’y a même plus d’humains à qui parler.

C’est normal, disent les millions de gens et d’entreprises à qui s’est arrivé. Je ne suis pas le seul dans cette situation.

On dirait que Meta est complice des fraudeurs et des arnaqueurs de tout genre. Je viens de perdre un compte que j’avais depuis 2007, comme ça, malgré la double sécurité installée selon la recommandation de Meta de mes deux.

Un hacker. Un clic et pouf, je n’existe plus.

Bienvenue dans le monde numérique tant convoité par certains.

Tout ce qu’on fait dans ce monde est « Par mesure de sécurité », et surtout pour notre sécurité. Merci beaucoup. Très apprécié de votre part.

C’est l’occasion de tourner une page de ma vie.

Je voulais quitter ce réseau depuis un moment mais je ne m’attendais pas à le faire de cette façon-là. Ce n’est pas grave. C’est fait maintenant. Je dois peut-être remercier le hacker pour avoir accéléré le processus. Le côté positif de cette histoire.

En revanche, j’aimerais prendre encore quelques minutes pour vous partager les apprentissages et les prises de conscience de cette expérience. C’était quand même un moment fort en émotions.

Tout le monde veut prévenir, et personne ne peut guérir.

C’est beau de faire peur, de parler prévention, de former et d’essayer d’éduquer les gens à faire attention. Mais, une fois qu’on est dans la situation, il n’y a plus personne. Chacun pour soi.

On se sent seul. On n’est pas bien. On ne dort plus. On ne mange plus. On devient parano. On vit avec une boule dans le ventre qui ne nous lâche plus.

Je suis une victime de piratage, impossible de le signaler car personne n’écoute.

Si j’ai UN truc qui m’a profondément marqué dans cette expérience, c’est bien ça : Être une victime impuissante noyée dans un système absent et qui n’est en réalité qu’une illusion de sécurité.

C’est un wake-up call.

J’ai beaucoup relativisé. Je me disais que c’est juste un compte Facebook, Habib. Il y a des gens qui vivent des situations pires que toi. J’ai même eu honte de demander de l’aide par peur du jugement des autres, de ce qu’on va dire de moi.

Je suis une victime et je dois faire comme si rien n’était. De toute façon, tu n’y peux rien dans ce système. C’est comme ça. Tu n’as pas le choix. Fais-toi à l’idée. C’est donc ça être une victime ?

Être la victime et accepter de tourner une page. Moi c’est un compte Facebook, d’autres c’est un vol ou pire que ça. Dans tous les cas, on vit des émotions similaires.

La boule au ventre. On arrive à en parler un peu. On dit que ça va mieux, ça va bien aller mais personne ne fera ce que tu dois faire par toi-même : continuer à avancer malgré tout. Personne ne fera disparaître cette boule à part toi-même.

On est seul dans l’action.

La mort numérique. Elle est brutale. On efface ton existence en un clic. Mais… Et alors ? As-tu quelque chose à dire ?

Avec le recul, je me dis que je dois vraiment remercier ce hacker. Il m’a aidé à couper une dépendance numérique en quelque sorte.

Coupure brutale mais ça reste quand même une coupure.

Fini les groupes d’entraide moralisateurs, les contenus farfelus, les fausses vies et les faux amis.

260 amis et plus personne du jour au lendemain. Juste certains, qui ont encore mon numéro de téléphone.

Le ménage du printemps est fait.

Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.

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