Être entrepreneur est un mode de vie.
Un style qui va vous en faire voir de toutes les couleurs, qui va vous permettre de VOUS découvrir sur tous les angles et surtout vous faire sentir multiples émotions, parfois conflictuelles et contradictoires, à vous faire perdre la tête dans la prise de vos décisions.
“L’entreprenariat est une école riche en expériences et découvertes de soi”
C’est une école qui vous confronte à vous même, à vos capacités cachées et vos faiblesses inavouées. Ce n’est plus de la théorie, c’est de la pratique.
J’ai récemment passé une journée qui m’a donné l’impression d’être une “action” boursière, une “action émotionnelle” avec ses divers tumultes, ses hauts et ses bas. J’ai touché l’euphorie et le crash en l’espace de quelques heures.
La journée démarre tôt et dès l’ouverture du marché, le cours de mon “action émotionnelle” est gonflé à bloc. Je suis plein d’énergie.
L’activité de la journée s’annonce bien. Plusieurs rencontres professionnelles sont prévues et annoncent un impact sur la valorisation de mon action, qui j’espère va susciter de l’intérêt et pousser mes clients à investir dans mes services.
La première rencontre est une confrontation avec la réalité.
Toi, l’entrepreneur qui construit une stratégie d’affaires sur plusieurs années, une vision durable dans le temps. Ton client, lui, plutôt modéré, ne regarde que la valeur actuelle, ne veut pas parler d’investissement à long terme mais veut un retour sur investissement rapide, genre demain, voire tout de suite.
La discussion tourne autour du marché frileux, et mon “action émotionnelle” d’entrepreneur commence à prendre un coup, à la baisse. Un doute s’installe. Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que je propose le bon service ? Est-ce que c’est le bon client ? La valeur de mes services reflète-t-elle la réalité du besoin du marché ? Qu’est-ce qui m’a pris de me lancer dans cette affaire ?!
Et la petite voix en toi revient pour simplement te rappeler : “Je te l’avais dit”.
Tu l’ignores ou fais l’effort, en tout cas, de l’ignorer. Tu es à deux doigts d’abandonner.
On reprend confiance. On respire. La journée vient de commencer.
D’autres rencontres sont planifiées. On ne va pas se laisser abattre maintenant. Attendons de voir la suite.
La deuxième rencontre se passe très bien. Les échanges sont excitants. Le client est plutôt positif dans son approche. C’est quelqu’un qui voit le côté positif des choses et il en a marre de l’ambiance morose qui règne sur le marché. Il n’a pas envie de suivre le cours actuel, veut souffler un vent d’espoir et croit que les activités vont se rétablir. Il suffit d’y croire fort. Mes services auront leur place dans l’équation. Mon “action émotionnelle” se prend un coup de boost. La valeur rebondit. Je sens que l’intérêt revient. Je suis rassuré dans ma décision d’entreprendre. L’inconnu n’est plus. Je vois clair. J’avance. Je suis pas loin d’une transaction.
C’est avec une énergie à déplacer des montagnes que j’entame ma troisième rencontre.
Et là, je me la prend en plein face, la montagne. Je réalise que c’est quand même costaud, une montagne. Et que, la réalité, je ne peux soulever qu’un petit rocher. Que j’ai encore du boulot à faire.
Je regarde autour de moi. Je cherche de l’aide et je réalise que je suis seul. Incompris.
Mon “action émotionnelle” lâche. Je sens que ça n’intéresse personne. La chute commence. Je suis au bord du gouffre. Mon instinct de survie se déclenche. Mon cœur bat la chamade et essaye de réguler mes émotions. Je me sens perdu. Pourquoi ça ne marche pas ? Pourquoi c’est si dur ? Combien de temps encore ? Combien de temps je peux encore tenir ? La chute continue. Mon cerveau essaye de rattraper le coup et éviter le crash.
A la fin de la journée, je rentre chez moi. Ma famille est là. Le sourire de ma femme et l’accueil de mes enfants me font sentir pourquoi je fais tout ça. Un sentiment de fierté bondit en moi. Non. Je ne dois pas lâcher. Je vais m’en sortir. Un sentiment de confiance refait son apparition. L’énergie revient. Je sens que mes batteries se rechargent et que la journée de demain s’annonce bien. Le cours de mon “action émotionnelle” est repartit vers la hausse, pour un nouveau round.
Se sentir seul est peut-être le sentiment le plus terrible qu’on peut avoir quand on est entrepreneur et pousse aux doutes et à l’abandon. C’est une des raisons qui me pousse à partager cet article avec vous aujourd’hui, à me donner le devoir de partager mon expérience pour aider les autres à surmonter leurs propres obstacles.
Parce que je crois en moi, je crois en nous.
Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.
Vous aimez mes articles ? N’hésitez pas à les partager autour de vous aussi. MERCI.
1 commentaire
Christian · 21 septembre 2020 à 8h17
Je pense qu’un entrepreneur est d’abord une personne qui s’est construite dans le goût d’une certaine liberté et indépendance…avec un sentiment de confiance en soit…sinon cette personne entrepreneuse fonctionne comme une personne …des sentiments, des émotions, des peurs des fois…ect….ce qui change selon moi, c’est juste la fréquence de ces états d’âme, leurs hauteurs…un salarié aura peur de perdre son emploi, réfléchira à son âge quant à l’espoir d’en trouver un autre…un entrepreneur s’interrogera sur la pertinence d’un produit et de son succès, sur le risque de se planter, mais dans le même temps , il pensera “comment, je pourrai me sortir de là, rebondir”….ce sont deux formes de pensées tout à fait différentes, mais ce sont des pensées d’hommes selon leurs conditions de vie…. à tort ou à raison, moi, je me fiche du marché, c’est juste une femme à séduire qui a les mêmes besoins que moi exactement…je fais plus gaffe à moi de rester dans l’énergie pour acter cette séduction… Tout repose sur moi, c’est pour cela que je dois rester calme et pas me prendre la tête….juste regarder autour de moi et à moi.