Une question que je me posais depuis très longtemps : pourquoi sommes-nous si exigeants envers nos enfants ? J’ai toujours reproché à mes parents ce genre d’attitude envers moi et je me vois le reproduire aujourd’hui avec les miens, inconsciemment.

Pourtant, nous sommes beaucoup moins exigeants, voire tolérants avec les enfants des autres. On accepte leur “bêtise” ou leur “ignorance” plus facilement en se donnant comme excuse le fait qu’ils ne sont pas les nôtres, et que nous n’avons aucun droit ou pouvoir sur leur éducation.

S’il y a un endroit où l’abus de pouvoir s’exerce tous les jours, c’est bien à la maison, c’est bien dans la famille.

J’ai encore en tête ce qu’un jour m’a dit un de mes oncles avec qui j’étais en désaccord sur un sujet de discussion : “Dans tous les cas, tu me DOIS le respect, parce que JE suis ton oncle”. Désaccord = irrespect ? Hmmm. Donner raison à un oncle, parce qu’il est mon oncle et non parce qu’il a raison ? Double Hmmm. Que des contradictions dans ma tête et dans l’esprit de “ce jeune moi” rebelle !

Ma petite théorie est très simple mais tellement évidente :

“Plus nous sommes exigeants envers nous même, plus nous le serons avec nos enfants”.

Pourquoi ? Parce que nos enfants sont une partie de nous, une prolongation de nous-même, une sorte d’extension de notre propre image. Et comme nous passons notre temps à soigner notre image dans le but de faire “bonne figure” face aux autres, et bien cette figure là, englobe aussi nos enfants.

Nous avons tendance à travailler nos enfants pour en faire des mini-copies de nous. Notre éducation se base sur nos propres expériences et croyances. Et nous ne nous contentons pas de les transmettre à nos enfants mais nous les programmons d’une façon à les intégrer dans leur propre identité, involontairement.

Vous vous rappelez au début de cet article quand je parlais de la reproduction de ce que je reprochais à mes parents ? La programmation identitaire est un sujet qui mérite d’être détaillé dans un autre article.

Nos enfants sont des pierres brutes formées d’une matière qu’on peut uniquement modeler mais aucunement changer !

Et c’est cette matière qui les rends uniques ! Ce sont de vrais petits diamants.

La construction psychologique et identitaire se fait AVEC l’enfant. Non en le forçant de prendre un chemin par rapport à un autre, basé uniquement sur nos convictions et nos expériences mais en lui donnant la liberté de s’exprimer, d’être rebelle, de nous être complémentaire !

Dans notre famille, nous privilégions la communication, l’explication du pourquoi au lieu de l’imposition. Nous laissons “souvent” à nos enfants le choix. C’est comme dans Matrix, quelle pilule choisir ? Parce que leur chemin sera dessiné en fonction de leur propre choix ! Notre rôle est de les accompagner et les guider si besoin.

Un jour, j’ai entendu mon grand-père dire que si son fils a réussi c’est grâce à lui, parce que c’est lui qu’il l’a créé ! Oui, vous avez bien entendu. J’avais un petit dieu dans ma famille mais je n’étais pas au courant. Nos enfants sont “notre création” ce qui nous donne “le droit” d’un “plein pouvoir” sur “notre possession”. Vous savez que nous sommes encore nombreux aujourd’hui à vivre avec cette croyance ?

J’ai personnellement toute une autre croyance depuis le jour où j’ai perdu mon bébé. Et c’est le livre “Le prophète” de Khalil Gibran qui m’a beaucoup aidé à surmonter cette épreuve. Voici l’extrait qui a chamboulé ma vision de la vie par rapport aux enfants et à jamais :

Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,

Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.

Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Des histoires d’exigences, de pouvoirs, je peux vous en raconter plein. La prochaine fois que vous aurez “pris conscience” de votre attitude avec votre enfant, posez-vous la question : pourquoi suis-je exigeant envers lui ? Est-ce pour une satisfaction personnelle, pour ma propre image, pour l’exercice du pouvoir parental, ou plutôt pour lui, pour son intérêt, pour son identité, pour son épanouissement ?

Soyez honnête envers vous même, parce que ça peut changer votre vie et grandement celle de votre enfant.

J’apprends énormément avec mes enfants. Je me découvre à travers eux. Ils m’inspirent beaucoup plus qu’ils ne l’imaginent. J’ai appris à jouer avec eux, oui, jouer ! C’est bête à dire mais c’est quand même difficile de jouer avec des enfants quand nous n’avons pas vécu ça nous-même avec nos parents ou même avoir quelqu’un comme référence à utiliser comme exemple.

Je ne suis pas parfait et j’ai encore du chemin à faire. En attendant, mes enfants grandissent. J’ai envie de leur dire : jouez avec moi, montrez moi ce que vous attendez d’un père, changez moi, libérez-vous et envolez-vous encore plus loin que moi ! Vous avez mon plein soutien. Et surtout, “JE VOUS AIME”

Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.

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