Ais-je du mal à pardonner ou ais-je du mal à oublier ? Je ne sais pas vraiment. D’ailleurs, peut-on pardonner sans oublier ?
Est-ce que le fait de ne pas pardonner fait de moi un être rancunier ?
Peut-être que je le suis au fond de moi mais que je ne veux tout simplement pas le montrer. Je le nie à moi-même et je refoule cette partie de moi dont je ne suis pas fier. J’essaye en tout cas.
Dans tous les conflits, personne ne sort réellement gagnant et sans cicatrices. D’autant plus avec des personnes proches, des personnes à qui on tient vraiment et des personnes qu’on aime.
Le temps permet d’atténuer la douleur, mais en réalité, on n’oublie pas, on n’oublie jamais. La cicatrice est toujours là. Elle est devenue le souvenir d’une douleur vécue. Elle est enfouie dans notre inconscient et peut resurgir dans notre conscience à n’importe quel moment. Et quand elle le fait, elle est un rempart, une carapace de protection pour nous éviter de revivre cette même souffrance, encore une fois.
Quelqu’un m’a dit un jour : “Pardonner ne veut pas dire excuser”.
Je n’ai pas trop réfléchi sur le moment à la différence primordiale entre les deux mais aujourd’hui je pense comprendre la nuance.
Un acte “excusable” a un impact superficiel sur nous sans conséquences à long terme, sans cicatrices. Les “excuses” sont une explication raisonnée qui permettent de ne pas lui associer une souffrance durable, tourner une page et avancer sur notre chemin comme si rien n’était.
Une faute “inexcusable” est un geste qui touche nos valeurs les plus profondes allant jusqu’à ébranler nos propres croyances voire même notre propre identité. Elle secoue tout notre être et nous fait souffrir. La raison n’a plus sa place dans l’équation. Il n’y a pas d’excuses pour justifier un tel acte. Il ne vous reste que le pardon.
Accorder un pardon ne veut pas dire “réconciliation”, ne veut pas dire “oubli”. C’est avant tout une libération personnelle.
Pardonner nécessite la volonté profonde de cicatriser SA propre blessure et d’arrêter de souffrir. C’est le désir d’être en paix avec soi-même.
Demander pardon nécessite une prise de conscience de nos actes et leurs conséquences.
J’ai déjà demandé pardon à une personne que j’ai profondément blessée. Mais malgré le pardon reçu de sa part, je continue à souffrir de mon côté, en silence.
La personne blessée souffre et la personne blessante aussi. Je vous l’ai déjà dit, personne ne sort gagnant et sans cicatrices. Il ne suffit pas de demander pardon et le recevoir pour régler le tout. Il faut aussi arriver à se pardonner à soi-même.
Le pardon c’est comme l’amour. Il faut aimer et s’aimer comme il faut pardonner et se pardonner.
Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.
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4 commentaires
Fayad · 24 juin 2019 à 15h46
Ce que je viens de lire n’est pas facile à exprimer. Mettre ainsi sur papier nos sentiments en reconnaissant nos erreurs est déjà un énorme pas vers une évolution spirituelle et de connaissance de soi.
Pardonner, nous débarrasse d’un lourd fardeau c’est vrai, mais l’essentiel c’est qu’il nous libère complètement et ouvre notre esprit vers une autre dimension que nous devons conquérir libéré et librement.
Pardonner ce n’est pas oublier, c’est remercier celui qui a été choisi pour nous faire vivre cette épreuve et qui nous a aidé à évoluer pour pouvoir avancer sereinement. Le pardon tout seul ne suffit pas. Il faut effacer complètement le négatif causé par l’épreuve, il faut le déraciner complètement de notre profondeur pour avancer.
Ode notre côté, on peut également avoir fait du mal à d’autres personnes par omission ou sans se rendre compte. Nous ne sommes pas des êtes parfaits. On ne peut le devenir dans une seule vie.
Chacun de nous à un niveau de compréhension différent de l’autre. Chacun de nous sans exception passe par des épreuves qui nous aident à évoluer et passer à une autre étape de notre vie, plus forts, apaisés et plus sereinement.
Ce sont les étapes de la vie, nous ne pouvons pas les fuir. Nous devons les accepter avec la connaissance de leur existence pour les dépasser avec le moindre dégât.
Pardonner, commence par se pardonner soi-même pour pouvoir avancer prudemment. Pardonner c’est regarder en arrière et ne plus voir que le positif des épreuves qui a fait ce que tu es aujourd’hui.
Sache qu’en même temps que nous dépassons une épreuve nous aidons l’autre à passer également la sienne ce qui va l’aider à son tour de passer à autre chose.
Merci à cette nouvelle mission que tu portes en toi, ce qui nous aide à réfléchir à s’exprimer pour nous améliorer, se conquérir et se transformer de plus en plus positivement.
habib · 26 juin 2019 à 15h09
Merci pour ce message touchant et plein de sens. En espérant être à la hauteur de cette mission.
Miou · 23 juin 2019 à 13h23
Pour avoir récemment expérimenter le pardon véritable, j’adhère à cette explication avec toutes les nuances inscrites.
Oui le pardon est véritable lorsqu’il puise sa force dans l’amour Agapé. C’est l’amour divin, inconditionnel, sacrificiel, unidirectionnel.
Le plus grand commandement de la bible c’est : tu aimeras ton Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur, de toute ta force. Et ton prochain comme toi même!
L’ordre c’est Dieu, toi même puis l’autre. Le pardon suit le même ordre pour être parfait, puissant et rédempteur!
Merci pour cette belle explication Habib
habib · 23 juin 2019 à 13h35
Merci pour ce témoignage Miou. C’est quand même pas un exercice facile mais tout est possible. 😉