Je me rappelle d’une question qu’on pose régulièrement lors des entretiens : « Où est-ce que tu te vois dans les 3 prochaines années ? ».

J’ai toujours trouvé cette question un peu « ridicule ». Ma première réaction était : « Qui est capable de prédire ce qui va se passer dans les 3 prochaines années ? »

Même une fois, j’ai répondu sur un ton humoristique : « Je me vois premier ministre du Canada ! ».

Je discutais avec mon frère récemment et on parlait de projets diverses que j’aimerais mettre en place entre le Canada et le Liban. Il m’expliquait que vu la situation actuelle au Liban, les gens ne sont pas disposés à m’écouter. Ils pensent à survivre plutôt qu’à vivre et investir.

A l’entendre parler, j’ai eu l’impression d’être déconnecté de la réalité actuelle de ce pays mais en même temps, ce qu’il me racontait avait un air de « déjà-vu ».

Ça m’a rappelé la période de la guerre civile que j’ai vécue. A l’époque, si tu posais ce genre de questions à un libanais, il se moquait de toi. La situation dans le pays était tellement dure et incertaine qu’il te répondait : « Je ne sais même pas si je serai encore vivant demain et tu me demandes de me projeter dans 3 ans ! »

On dirait que, aujourd’hui encore, la situation n’a pas beaucoup changé.

D’ailleurs, pour vous illustrer un peu le vécu de l’époque, laissez-moi vous parler d’un couple qui vivait au Liban pendant la guerre et qui travaillait dans la même entreprise.

Tous les matins, l’homme et la femme partaient au travail séparément. Chacun son auto, ils prenaient des routes différentes pour se rendre au même endroit. Savez-vous pourquoi ?

Le couple avait des enfants et les attentats aux voitures piégées étaient fréquents. Partir séparément et à des heures différentes leur permettaient de garantir à la fin de la journée la présence d’un parent « vivant » auprès de leurs enfants au cas où une bombe les aurait privé de l’autre.

C’est cru comme récit mais il faut savoir que c’était la réalité de beaucoup d’entre nous à cette période de notre vie. On n’a pas le choix, il faut trouver des moyens pour s’adapter.

On ne vit plus, on subit. On ne construit plus, on réagit.

Du coup, je me suis interrogé le fait de trouver « ridicule » la question qu’on pose lors de l’entretien, était-ce lié à mon passé ou à mon vécu ?

Je rembobine le film de ma vie et je me rends compte que ce n’était pas du tout le cas.

Certes j’ai vécu dans le même pays et eu des moments difficiles. Notre famille s’est adaptée à plusieurs reprises à des situations délicates. Nous avons changé de maison régulièrement. Mais …

Je n’avais pas l’impression de « subir » ma situation. Je vivais mon instant, je vivais mon temps. Au fond de moi je « savais » que je n’allais pas rester dans ce pays éternellement. Je voulais partir vivre en France. Je sentais toujours que ma vie était prévue autre part et que ce n’était pas à cause de la guerre que je partirai mais par choix.

Vous allez me dire que j’étais peut-être déconnecté de la réalité de l’époque. Ce n’est pas comme ça que je voyais les choses.

Quand je regarde certain jalons importants de ma vie, je me rends compte que je les ai tous atteints parce que je les ai tous profondément désirés.

La forte intensité de mon désir était un message clair envoyé à mon esprit pour lui indiquer l’importance qu’avait à mes yeux l’objet de mon désir.

 Tout ce que l’esprit de l’homme peut imaginer, il peut le réaliser

L’espérer ne suffit pas. Il faut le désirer, réellement, le vouloir. Il doit presque devenir l’air que vous respirez tous les jours.

Désirer quelque chose c’est l’imaginer déjà en sa possession. Pour le transformer en réalité, il faut le « visualiser » comme une cible à atteindre et faire tout ce qui est nécessaire pour la viser.

J’ai vu, j’ai désiré, j’ai obtenu, j’ai réalisé

Il y a un plus d’un an, j’étais complètement perdu. Avoir 1000 idées, c’est comme n’en avoir aucune.

J’avais un brouillard devant les yeux. J’étais juste capable de voir le bout de mes pieds. Je marchais à tâtons. Je peux vous dire que pour un entrepreneur, c’est une longue marche esseulée dans le désert.

Heureusement que ce moment n’était que temporaire. Le brouillard s’est dissipé peu à peu. Ce moment était très utile pour me regarder en face et me poser une question que je pose toujours à mes clients avant même de démarrer une collaboration :

« Que veux-tu ? Que veux-tu, VRAIMENT ? »

Cette question n’est pas si différente de celle que je considérais « ridicule » lors des entretiens : « Où est-ce que tu te vois dans les 3 prochaines années ? » En réalité, elle a le même but.

Elle permet de voir si vous avez de l’ambition, si vous avez un objectif dans la vie. Savez-vous ce que vous faites ? Donnez-vous un sens à vos actions ? Qu’êtes-vous en train de bâtir dans votre vie ?

Et surtout, êtes-vous capables de VOUS voir dans l’avenir ? Avez-vous cette vision de vous-même ?

« Se visualiser » pour guider notre esprit à prendre le bon chemin pour nous.

Rdv dans 3 ans !

Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.

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