C’est celle qui vit en toi sans manifester une présence. Tu ne la soupçonnes pas mais elle est là, invisible en toi. Elle se balade dans tout ton corps comme si de rien n’était en attendant patiemment qu’on l’appelle.
Toi, innocent, tu continues à vivre ta vie normalement. Jusqu’à un beau jour, un toucher, une chose, une odeur, un mot la déclenche.
Tu ne comprends pas ce qui se passe. Tu es triste. Tu as le cœur serré. Parfois, tu as du mal à respirer. Les nuits sont longues car tu as du mal à dormir. Tu es agité.
Ton cerveau en paire avec ta conscience, cherchent une explication.
Tu pleures. Tu déprimes. Tu ne trouves pas. Tu cherches encore.
Et d’un coup, comme un train à grande vitesse qui déboule, elle surgit de nulle part et te frappe en plein estomac. Ton souffle est coupé. C’est elle, la douleur.
Celle que tu as vécu un jour lointain et que tu essayes de refouler inconsciemment depuis. Ton corps s’en rappelle, lui, même chaque cellule qui le compose, chaque organe qui le forme. La douleur n’est pas localisée. Elle est partout !
Tu viens de comprendre. Tu sais que tu ne peux pas t’en débarrasser. Tu dois jongler avec.
La cocotte-minute siffle encore. La pression est trop forte à contenir.
Tu commences à pleurer, abondamment. Tu ne peux plus t’arrêter. Tu es seul. Tu te vides mais la pression est toujours là. Tu n’as plus de larmes. Ton corps est faible. Tu n’as plus le goût à rien faire. Pourtant, tu dois continuer à vivre, à faire semblant.
Heureusement que la routine et les habitudes sont là.
Le tsunami est passé. Il a fait ses ravages du moment. La vague recule lentement. Elle n’est plus là mais tu sens encore sa présence. Elle te fait encore mal malgré le fait qu’elle s’est retirée. Elle appuie encore sur ta plaie, de loin, pour te rappeler encore que, quoi qu’invisible, elle rode encore dans les parages.
Tout ce qui te reste à faire maintenant, c’est de reconstruire. Tu essayes en tout cas. As-tu le choix ? Construire avec une cicatrice qui va s’estomper dans le temps et tu oublieras son existence. Elle, reste là, invisible, en attente.
Bizarrement, je l’aime cette douleur latente. C’est elle qui m’aide à ne pas t’oublier, année après année. C’est elle qui me rappelle la force de la vie, de renaître et continuer malgré tout.
Les larmes coulent. J’essaye de les retenir. Je n’arrive pas. J’essaye de sourire. Je me console de ta pseudo présence à travers des signes autour de moi. Il m’arrive parfois de t’appeler mais tu ne réponds pas. Tu es là, invisible mais présent.
Je t’aime mon fils.
Until we meet again.
Habib ABI KHALIL – Conseiller – Coach – Entrepreneur. Je travaille avec l’humain, pour développer les entreprises de demain.
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